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Les Analouises Sportives
4 août 2019

American Airlines

American Airlines

 

finale wimbledon

 

Dimanche 14 Juillet, Londres, Angleterre

Pour les amateurs de poker, ce titre sera synonyme d’une paire d’as, paire surnommée ainsi à cause de ses initiales qui vous font voler tout droit vers la victoire. C’est un peu cela que nous retrouvons en ce dimanche de fête nationale, à Londres, sur le Centre Court, où Roger Federer et Novak Djokovic s’apprêtent à embarquer à destination de la 1ere place du podium. Une paire d’as donc, qui prend la pause pour la traditionnelle photo autour du filet, en final du 2019 Championship, plus communément appelé Wimbledon.

Tout sourire, on aurait du mal à deviner l’enjeu de ce match opposant 2 des 3 membres du « Big Three » (le dernier étant Rafael Nadal, éliminé en demi-finale par Federer), nom donné au club très fermé des 3 joueurs régnant incontestablement sur le tennis mondial depuis 15 ans. En effet, ces 3 trentenaires ont pour habitude de rafler tous les trophées de Grand Chelem qui se trouvent sur leur passage, ne laissant que des miettes à la « Next Gen », c’est-à-dire la nouvelle génération.

1er set

Federer bénéficie de la mise en jeu et commence à servir, sous l’œil de la Royal Family bien installée dans son Royal Box, entourée de nombreuses célébrités venues assister à ce duel de titans.

Le match démarre en trombe, la balle fuse à plus de 100km/h et les points s’enchainent sur des rallies de grande qualité technique. Djokovic et sa précision technique ainsi que Federer et son jeu  si subtilement construit offrent aux spectateurs un spectacle comme on en voit rarement. Les jeux s’enchainent, sans aucun break (c’est-à-dire quand un joueur gagne 2 jeux d’affilé), pour aller jusqu’au tie break. A 6/6, score 5-5, l’atmosphère est irrespirable. Aucun des 2 joueurs ne veut laisser le 1er jeu. Mentalement et physiquement, chacun sait, au vu du niveau de jeu, qu’une remontée sera difficile. Federer est le premier à craquer et concède le 1er set  sur le score de 7/6, 7-5 après deux fautes grossières. Rassuré, Djokovic lance vers son public un point rageur.

2e set

Il est peu nombreux dans le public qui veut voir Federer se laisser distancer si tôt dans le match, lui qui court après son 9e titre londonien. Il l’a dit et redit, Wimbledon c’est chez lui. Et ce n’est pas à 37 ans qu’il laissera un autre le déloger de sa maison si facilement. Fort d’un mental en acier qui lui a si souvent permis de se sortir de situations compromises, Roger revient sur le terrain en conquérant et break Djokovic d’entrée. Le serbe enchaine les fautes, lui qui avait pourtant un jeu aiguisé comme une lame de rasoir au 1er set, et abandonne ce 2nd set au profit de son ainé sur le ridicule score de 6/1. Le public exulte, la partie est relancée.

3e set

A l’image du 1er set, les 2 hommes sont au coude à coude, aucun des deux ne parvient à faire le break. 6/6 et nouveau tie break. Djokovic, concentration retrouvée, s’envole à 4/1. Pourtant, le suisse parvient à recoller à 6/4, mais ploie sous les fracassants enchainements croisé/long de ligne de son adversaire et concède ce 3e set.

4e set

A la plus grande joie du public, les 2 joueurs ont décidé de jouer pleinement la carte du spectacle.A l’image du 2nd set cette fois, Federer plante un double break qui laisse un Djoko pantelant, dérouté, les yeux rivés sur le set suivant. Malgré un sursaut pour tenter de recoller au score, le set s’achève sur le score de 6/4, regorgeant de passings et de volées amorties millimétrées.

Après plus de 3h30 de jeu, le niveau reste stupéfiant. Federer, qui a pourtant donné lors de sa demie de haute volée contre Nadal, a à cœur de prouver qu’à 37 ans, on peut encore être un cador du tennis mondial. Et cela, le public de Wimbledon l’a bien compris. Les applaudissements ne trompent pas : non sans compassion pour le serbe, les anglais choisissent pourtant leur chouchou suisse. Ainsi, le stade crie de joie lorsque Federer vient déposer sa volée sur la ligne de fond de court (on hésite entre chance et génie pour la décrire) et empoche le 4e et avant dernier set.

5e set

Encore une fois, les deux hommes sont à la lutte sans qu’une réelle différence se fasse. Jusqu’à 6/5, 40-15. Autrement dit, 2 balles de match pour Captain Roger. Un seul petit point le sépare de sa 9e victoire à Wimbledon. De son 21e titre en Grand-Chelem. Du statut de légende plus absolue qu’absolue.

Et pourtant, le mental d’acier de Djokovic fait la différence. Un peu plus faible sur les derniers points, on lit dans ses yeux noirs qu’aucune balle ne passera. Il devient tel un mur qui nous renverrait inlassablement la balle sans même s’effriter. Il remporte finalement le jeu et recolle au score.

Les 2 joueurs ont secrètement décidé de faire honneur à la toute nouvelle règle du championship : dans le 5e set, c’est tie break, si égalité au 12e jeu il y a. Et effectivement, égalité au 12e jeu du 5e set entre Federer et Djokovic il y a. 4h50 après la 1ère balle, le suspens tient toujours.

Aussi fort que puissent être les 2 tennismen, il faut un gagnant. On sent Federer moins dans le match, moins précis. Djokovic, galvanisé par son sauvetage incroyable au 11e jeu, s’envole aux dépens de Federer, à qui les 2 balles de match perdues ont retiré son énergie. On observe presque, la larme à l’œil, le trophée s’envoler de ses bras. Mais voilà, jeu (7-3), set

et match remporté par le serbe, plus solide. Même pas de célébration, juste un coup d’œil amusé vers son clan qui exulte. Après une courte poignée de main emplie de respect, Novak s’agenouille au centre du court. Il porte à sa bouche une poignée d’herbe piétinée qui, apparemment, n’a rarement eu aussi bon goût.

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